MOBILISEZ-VOUS!

Le gouvernement Berlusconi ne fera pas machine arrière concernant l'article 18 du statut des travailleurs (1). Il défie ouvertement le mouvement ouvrier, l'opposition sociale et les syndicats, démontrant de façon arrogante qu'il n'est pas du tout effrayé par les protestations de la population.

Les attaques contre l'article 18 sont des attaques contre tous les travailleurs, précaires ou à durée indéterminée, contre les chômeurs, contre des millions de femmes et d'hommes de ce pays.

Le gouvernement de droite veut nous rendre définitivement escalves des intérêts marchands, des profits du plus petit nombre. Pour cela, il va littéralement faire voler en éclat toutes les règles du travail.

L'article 18, en réalité, n'est que la partie émergée de l'iceberg des mesures gouvernementales sur le travail et la sécurité sociale, un lot de mesures destinées à aggraver encore davantage la précarité et l'insécurité sociale.

A la lumière de cette offensive, nuos devons réagir par les plus fortes mobilisations sur les lieux de travail et dans la société en général.

A la suite des nombreuses initiatives lancées par différents syndicats de base qui culmineront le 15 février par une grande manifestation, la CGIL (2) a appelé à 2 dates, une manifestation nationale à Rome le 23 mars et une GREVE GENERALE le 5 avril.

Pour nous, la grève générale du 5 avril marque un pas en avant important dans l'organisation de la riiposte aux mesures gouvernementales et nous espérons donc qu'elle ne sera ni annulée, ni repoussée au profit d'une autre date pour permettre la participation de la CISL et de l'UIL (3). Nous sommes persuadés, au contraire, que le 5 avril, sur la base des déclarations et positions indépendentes et clairement définies, tous les syndicats de base et révolutionnaires vont se mobiliser pour mettre en avant la nature de classe de la lutte contre le gouvernement et Confindustria (4).

L'agressivité évidente des dirigeants actuels ne peut pas cacher l'importance des responsabilités de l'Olivier (5), de la CGIL, de la CISL et de l'UIL durant les récentes années de gouvernement de centre-gauche.

Berlusconi se contente de finaliser les choses, accélérant les politiques anti-sociales conçues et mises en oeuvre par les gouvernements Produ, D'Alema et Amato. Les réformes de la sécurité sociale, les privatisations des télécommunications et du rail, les attaques contre les services de santé et l'éducation nationale, les réductions de charge pour les patrons, l'introduction massive des contrats de travail à durée déterminée, l'incapacité à aligner les salaires sur l'inflation: ce ne sont que quelques unes des mesures de ces gouvernements, avec le soutien de la CGIL, de la CSIL et de l'UIL.

C'est pour cette raison précisément qu'il faut faire de la grève générale du 5 avril l'occasion d'imposer une plate-forme sociale pour exiger: 

A partir de cette plate-forme, il sera possible de reconstruire l'autonomie et l'unité du mouvement ouvrier.

A partir de cette plate-forme, nous pensons que les syndicats de base et les syndicats révolutionnaires participeront de manière visible à la manifestation du 23 mars à Rome, même éventuellement de manière séparée par rapport à la CGIL.

A partir de cette plate-forme, nous espérons le succès de la grève générale du 5 avril.

Gênes, le 15 mars 20002 

FEDERAZIONE DEI COMUNISTI ANARCHICI
Comité syndical
Viale Durazzo Pallavicini, 4
16155 Gênes


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Notes du traducteur (de l'Italien vers l'Anglais) 

1. L'article 18 du statut des travailleurs protège les travailleurs en cas de lienciement abusif. Sa suppression permettra tous les licenciements. 
2. La Confederation Générale Italienne du Travail, le plus grand syndicat italien, était traditionnellement la courroie de transmission du (défunt) parti communiste italien. 
3. La Confederazione Italiana Sindacati Lavoratori, le 2ème plus gros syndicat italien, a scissionné de la CGIL avec le soutien du vieux parti socialiste. 
4. Confederazione Generale dell'Industria Italiana, la fédération des patrons de l'industrie italienne. 
5. L'Olivier, coalition de centre-gauche. C'est une nouvelle "tradition" italienne que de choisir des noms de partis "écologiques" comme la paquerette, le tournesol et même l'âne.